RÉVOLUTION
DE SOCIÉTÉ, RÉVOLUTION DE SUPPORT
L'arrivée
du papier électronique (papiel) fait en sorte que toute la
chaîne graphique est désormais numérisée.
Le papier était le dernier maillon de cette chaîne
à passer au numérique. C'était le dernier goulet
d'étranglement à empêcher l'apparition d'un
système technique entièrement numérique, capable
de répondre à l'émergence de nouveaux usages
de communication reliés à la convergence des supports
autour d'Internet. Un nouveau système technique se met donc
en branle, avec un nouveau modèle économique, une
nouvelle culture dotée d'un nouveau langage et de nouveaux
métiers. Ce processus a débuté au niveau du
secrétariat et de la photocopieuse, pour ensuite donner naissance
à la reprographie puis à l'impression numérique,
parallèlement au développement de l'offset par rapport
à la typographie, et enfin à l'informatisation de
la société. L'imprimé sous forme analogique
coexiste donc avec le processus de numérisation issu de la
révolution du " tout en un " numérique.
En fait, trois modes de production coexistent avec trois temps technologiques
différents : celui de l'imprimé traditionnel ; celui
de l'imprimé associé au numérique et à
Internet, avec impression sur demande et le zéro stock ;
enfin celui du " tout électronique ". Dans le temps,
on imprimait et on diffusait les données. Aujourd'hui, on
diffuse et on imprime " éventuellement " ces données.
Le papier électronique annonce la fin de la nécessité
d'imprimer et devient l'interface finale d'un processus entièrement
électronique. Ce nouveau support entraînera la disparition
de la forme traditionnelle associée à l'impression,
mais pas celle de la diffusion des données. La forme changera,
mais le fond, lui, ne changera pas. Comme le dieu de la mythologie
grecque Hermès, dieu du commerce, messager des dieux, un
médiateur sera toujours nécessaire. Tel le Phénix,
il meurt pour renaître sous une forme différente constamment,
éternellement. Le besoin d'information, qu'il s'agisse d'en
recevoir ou en diffuser, est le moteur de l'innovation, de l'adaptation
de l'homme par rapport à la nature, et aujourd'hui à
la culture, c'est-à-dire dans ces relations avec les autres
individus.
Les
imprimeurs, pour rester dans le tempo, doivent d'abord redéfinir
leur fonction et y intégrer l'évolution des supports
de communication. À chaque étape dans l'histoire,
indépendamment du contexte social, économique ou politique,
toute nouvelle situation provoque l'émergence de nouvelles
fonctions, de nouveaux métiers et de nouvelles ruptures technologiques.
Le pouvoir du geste, de la parole et de la mémoire orale,
associé à la communication directe, a laissé
place au " Maître d'écriture " et à
la communication indirecte. C'est la naissance de l'histoire et
de la mémoire sans les hommes, associée au "
Maître imprimeur " et au " Maître de l'image
" aujourd'hui. Le " Maître de l'image " doit
pouvoir gérer toute la diversité des supports de communication
et d'expression " multimédiatique " et remettre
l'homme dans les conditions de la communication directe orale. L'écriture
est aussi une image, mais le sens qu'on lui donne a évolué.
Aujourd'hui, l'hypertexte, l'interaction symbolique, Internet, le
son, tout comme la vidéo, s'approchent du modèle ultime
de communication, soit celui de la reproduction de la communication
humaine et des capacités naturelles de l'homme à communiquer.
La
convergence et la mobilité tenteront d'imiter l'homme et
sa capacité à contrôler ou à maîtriser
le temps et l'espace en même temps, spontanément. Le
modèle ultime reste celui du cerveau humain et des différents
sens qu'il réunit autour de la conscience, en fonction d'objectifs
précis. Ce modèle se traduit techniquement aujourd'hui
par une convergence technologique, permise par l'émergence
du numérique. Celui-ci abattra les frontières entre
les métiers, les savoir-faire et les technologies, tout en
tentant d'acquérir cette capacité naturelle de l'homme
à communiquer.
LE
PAPIER ÉLECTRONIQUE
ENTRE LE PAPIER IMPRIMÉ ET LÉCRAN PLAT
«
Ce que l'on cherche à obtenir du papier électronique,
nous explique Jacques Angelé1, directeur des programmes technologiques
chez Nemoptic, société fondée en 1998, c'est
qu'il conserve l'information indéfiniment sans nécessiter
d'alimentation électrique, comme pour le papier classique
».
La
société E-Ink est la plus connue, mais depuis les
premiers essais de Nick Sheridon, qui a inventé au début
des années 1970 pour Xerox le premier papier électronique
réutilisable, le Gyricon, plusieurs papiers électroniques
ont vu le jour. D'autres technologies ont cependant suivi et se
développent rapidement.
Il
existe en fait, pour l'instant, deux familles technologiques de
cette mécanique virtuelle pour procédé d'affichage.
La première, associée à la société
E-Ink, est celle des technologies à particules (dites électrophorétiques)
utilisées par Bridgestone (Japon), SiPix (Taïwan), Plastic
Logic (Royaume-Uni), le lecteur de Sony et celui d'iRex en France
(pour le journal Les Échos et la société Orange),
et aux États-Unis le lecteur d'Amazon, Kindle 1, 2 et DX.
L'autre
est fondée sur les cristaux liquides et est utilisée
par Nemoptic (France) et l'américain Kent Displays (États-Unis).
Elle est, en grande partie, le résultat des travaux de Pierre-Gilles
de Gennes avec le Groupe d'Orsay, des chercheurs de l'Université
d'Orsay et du CNRS, qui ont établi l'essentiel de la physique
des cristaux liquides.
Les
chercheurs ont déposé les brevets à l'origine
de la technologie BiNem, menant à la création de Nemoptic.
Celle-ci est la seule société française à
élaborer son propre lecteur interactif, muni d'un écran
e-paper Nemoptic, destiné à la lecture de journaux
ou de livres, nommé SYLEN.
Contrairement
à E-Ink qui, nous explique Jacques Angelé, doit encapsuler
le matériau électrophorétique pour conserver
une bonne résolution, au prix d'ailleurs d'une certaine baisse
de contraste, Nemoptic utilise une couche uniforme de cristal liquide
"bistable" déposée entre deux substrats.
L'originalité de cette technologie, c'est qu'elle dispose
d'un effet mémoire, obtenu grâce au développement
par Nemoptic de cristaux liquides et de matériaux d'alignement
bistables spécifiques. Le cristal liquide peut présenter
deux textures (uniforme ou tordue), que l'on fait commuter à
volonté pour afficher du noir ou du blanc. L'affichage persiste
quand on coupe l'alimentation : c'est le principe de base du papier
électronique .
Chaque
technologie a ses avantages et ses inconvénients, en particulier
en ce qui a trait aux processus industriels. Les enjeux sont considérables,
car d'après une étude d'iSuppli2 parue le 9 juin 2008,
Kindle est seulement le commencement3. Le commerce des écrans
flexibles va exploser d'ici 2013. Les analystes avancent que le
Global Flexible Display Revenue Forecast passera de 80 000 000 $US
en 2007, à 2 800 000 000 $US en 2013.
Pour
Fernand Baudin4, peu après la Seconde guerre mondiale, Louis
Moyroud et René Higonnet (1902-1983) ont introduit dans l'écriture
mécanisée un bouleversement comparable à celui
que Gutenberg provoqua vers 1440, en remplaçant l'encre et
la plume par l'encre et le plomb. Ils ont remplacé la plume
et le plomb par la lumière, soit un système fondé
sur le mariage de la photographie ultrarapide et du calcul binaire.
Cette véritable révolution a amorcé dans l'histoire
de l'écriture mécanisée un processus que les
physiciens nucléaires connaissent depuis 1938 sous le nom
de " dématérialisation ". Pour Henri-Jean
Martin(5), cette invention marque le passage de la mécanique
à l'électronique dans le domaine typographique. Toutefois,
selon nous, les racines de cette dématérialisation
remontent au XIXe siècle, soit au début de l'application
de la photographie à la lithographie.
Maximilien
Vox, visionnaire et fondateur des « Rencontres internationales
de Lure »en 1952 et du magazine Caractère en France,
avait alors annoncé la « mort de Gutenberg ».
Nick Sheridon, ingénieur au centre de recherche de Xerox
à Palo Alto vers 1970, et Pierre-Gilles de Gennes, avec le
Groupe d'Orsay de 1990 à 1995, vont peut-être lui donner
enfin raison en donnant à la lumière un nouveau support.
(1)
Jérôme Bouteiller, interview, « Jacques Angelé,
l'essor du papier électronique est inéluctable »
[www.neteco.com], 19 janvier 2007.
(2) « Flexible Display Market to Expand by Factor of 35 from
2007 to 2013 »
[http://www.isuppli.com/news], 9 juin 2008.
(3) David DeJean, « The future of e-paper : The Kindle is
only the beginning », ibid.
(4) Fernand Baudin, « L'effet Johnston », dans Elly
Cockx-Indestege, F. Hendrickx
et C. Coppens, E Codicibus Impressisque : Opstellen Over Het Boek
In de Lage Landen Voor, Louvain, Peeters, 2004, p. 601-630.
(5) Henri-Jean Martin, « Préface », dans Alan
Marshall, Du plomb à la lumière,
Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2003,
p. 19.
NOTRE MÉTIER, NOS SERVICES
LA VALORISATION TECHNOLOGIQUE
EPC
@ Partners est une société fondée autour du
papier électronique et de l'évolution des médias,
de l'imprimé à l'écran électronique,
vers la convergence et la mobilité.
L'objectif
est d'accompagner l'évolution industrielle de ces divers
médias vers la nouvelle économie post-industrielle.
Nous voulons en comprendre les mécanismes et les implications,
afin d'expliquer cette évolution aux professionnels de l'édition
et de la presse, aux professionnels de l'imprimé et des médias
traditionnels, aux institutions publiques et privées, et
enfin aux particuliers.
EPC
@ Partners est une société qui offre des services
de veille technologique, de recherche et de développement
scientifique et technique.
Par
ailleurs, grâce à une expertise relative aux métiers
de la chaîne graphique, elle propose des services d'analyse
quant au processus de dématérialisation des données,
du support imprimé au support électronique.
EPC
@ Partners propose également l'organisation d'événements,
tels des colloques ou des salons professionnels, offre des services
de régie publicitaire et/ou connexes (relations publiques,
agences d'achat de médias, représentants de médias,
publicité par affichage, publipostage, distribution de papier
et de livres électroniques, de matériel publicitaire,
distributeurs de publicité), mais aussi des services de représentation
de produits liés aux secteurs des industries et des communications
graphiques.
Elle
offre enfin tous les autres services liés à la publicité,
ainsi que la création de supports d'information par rapport
à l'évolution du papier électronique sur les
marchés nationaux et internationaux.
SERVICES ET PÔLES DE VALORISATION TECHNOLOGIQUE
EPC
@ Partners, entreprise de l'ère du numérique et des
réseaux, met à votre disposition les compétences
de son fondateur mais aussi celles d'un réseau étendu
de consultants associés dans le domaine de l'imprimé
et du papier électronique, qui peuvent contribuer à
votre adaptation aux nouvelles règles du marché.
CONSEILS
SUR ÉVOLUTION DE LA CHAÎNE GRAPHIQUE, DE L'IMPRIMÉ
AU NUMÉRIQUE
Accompagnement dans la dématérialisation de
la chaîne graphique et le transport des données
Spécialistes et experts de la chaîne graphique,
de l'imprimé au papier électronique
Étude sur demande
REPRÉSENTATION
DE MARQUES POUR COMMERCIALISATION
Distribution de livres électroniques
Représentation de produits pour le secteur des industries
et des communications graphiques
ÉVÉNEMENTS
ET SALONS
Concepteur de salons professionnels, ayant pour objet le
papier électronique et le processus de numérisation
: E-PaperWorld, Assises internationales de l'imprimé et du
livre électronique
Animateur et concepteur de manifestations, portant sur le
papier électronique
PUBLICATIONS
Éditeur, Création de supports multimédia
d'information électronique, Revues, Magazines, Infolettres
VEILLE,
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT, RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR
LES THÉMATIQUES ÉMERGENTES PORTANT SUR LE PAPIER ET
LES ÉCRANS ÉLECTRONIQUES
Veille technologique (e-paper, papiel, papier électronique)
Marchés, zones géographiques, constructeurs
de papier et de livres électroniques
Documentation
NOS PROJETS
Réaliser des études sur l'évolution des technologies
de l'information et des communications, sur les discours épistémologiques
sur les médias, en fonction des évolutions technologiques
Tracer le portrait d'entrepreneurs de médias et d'entreprises
médiatiques
Rencontres professionnelles et universitaires dans l'espace
francophone
Développement d'un site Internet dédié
au papier et au livre électroniques
Création d'une revue E-PaperWorld Magazine, de lettres
spécialisées périodiques (par abonnement) et
d'une infolettre associée à une démarche de
veille technologique régulière
Accompagnement de la diffusion du papier électronique
et de ses différentes déclinaisons dans l'espace
francophone et au niveau international
Étude de l'impact sur l'industrie du papier et le
monde des publications, édition, presse quotidienne,
magazines
Étude sur les applications dans le monde scolaire
et de l'éducation
Développement d'une expertise sur le nouveau modèle
économique et de gestion
NOS RÉALISATIONS
Recherche post-doctorale : Chaire de recherche du Canada en histoire
du livre et de l'édition à l'Université de
Sherbrooke, Chaire de recherche industrielle Quebecor sur l'impression
et la communication graphique du nouveau Centre intégré
en pâtes et papiers de l'Université du Québec
à Trois-Rivières
Colloque franco-canadien : « La bataille de l'imprimé
à l'ère du numérique » (septembre 2006)
et « le futur du média imprimé », dans
le cadre du carrefour de la recherche forestière (septembre
2007), au Palais des congrès de Québec
Livre sur La bataille de l'imprimé à l'ère
du papier électronique, aux PUM (novembre 2008)
Organisation du colloque « La bataille de l'imprimé
à l'ère du papier électronique, convergence
et mobilité » (12 mars 2009) au CNAM à Paris
Livre sur Le fondateur de la presse moderne, Marinoni (1823-1904),
à Paris, chez
l'Harmattan (2009)
E-PaperWorld
2009
Assises internationales de l'imprimé et du livre électronique
Convergence et mobilité
30 septembre et 1er octobre
UQÀM
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